Pourquoi instaurer une pratique créative quotidienne est bénéfique ?

 

Alors que j’étais encore bien sagement assise sur les bancs de l’école pour apprendre techniques, outils, courants artistiques et autres matières dites créatives, je me remémore ces instants où je ne comprenais absolument pas pourquoi mon apprentissage créatif était aussi normé.

Pléthores de pondérations qui attestaient de ma réussite ou échec, travaux “à la manière de” qui sous le joug d’artistes plébiscités (et essentiellement masculins…) ne m’inspiraient pas de grandes joies.

Un peu obligée et contrainte de répondre aux stimuli et renforcements de notes positives couchées dans un bulletin trimestriel, je me retrouvais perdue face à tant d’injonctions qui ne me rendaient pas autonome dans ma créativité et je l’avoue aujourd’hui, m’ennuyaient royalement !

Jusqu’au jour de cette fameuse rentrée scolaire qui allait faire basculer ma pratique créative et personnelle.

Elle se tenait là, silhouette imposante et douce à la fois. Voix grave et enveloppante qui au bout de cinq minutes de cours, a posé les bases de toute pratique créative, de ma pratique créative.

“Si vous voulez acquérir, cultiver et développer votre univers, c’est en instaurant une routine que vous parviendrez à trouver votre patte créative personnelle ! “

Waouw ! Entre émerveillement et choc, je me retrouvais face à moi-même. Parce que jusque ici, aucun.e enseignant.e n’avait parlé d’autonomie, de se prendre en main et de construire son univers pictural et créatif.

C’est depuis ce jour (il y a 16 ans), que je construis à mon rythme, un espace (parfois mini parfois maxi créatif) pour poser une empreinte, une couleur, un mot.

Depuis ce jour, j’ai compris ce que signifiait “instaurer une pratique créative quotidienne” pour grandir, pour oser, pour tester, pour découvrir, pour se faire son avis, pour se tromper, pour recommencer, pour acquérir son empreinte.

Parce que oui, instaurer, construire et cultiver sa pratique créative demande du temps, de la patience, de la tolérance, de respirer, de s’inspirer, de prendre de la hauteur, de se tromper, de jouer, d’y aller avec son coeur.

Et ce qui m’avait le plus marqué, il y a 16 ans, c’est le regard lumineux qu’incarnait cette enseignante, pleine d’espoir et de joie face à ces étudiant.e.s au sortir de leur crise d’acné qui parfois un peu paumé.e.s pouvaient échanger, discuter, créer avec cette artiste et pédagogue, un peu fée aussi pour apprendre à construire des routines et autres rituels créatifs.

Aujourd’hui, dans un petit baluchon, quelques feutres et autres couleurs prennent toujours place dans ma valise pour déposer un mot ou une trace.

Parce que oui, cela s’apprend et demande une certaine flexibilité !

Alors, si vous le sentez, pas besoin de 1000 objets. Deux, trois feutres, un pinceau, un carnet et vous voilà parti.e pour griffonner, dessiner, écrire, barrer, vous relire (si possible) et construire qui vous devenez.

Offre-vous ce temps, il est précieux.

Et surtout, faites vous confiance !

Tendrement,

O.

« Avec des bases solides, nous pouvons aller d’une cabane à un gratte-ciel. »
— Sheila Hicks, artiste tisserande